Ça y est! On y est! Le Festival Silhouette a commencé hier avec quelques séances dans l’après-midi au Carré Baudoin suivies de la soirée aux Buttes Chaumont. J’ai commencé ma journée festivalière par la séance Focus Belgique #2 vers 14h qui je dois dire n’a pas vraiment rameuté foule. La séance fut néanmoins un bon préambule au festival. Du bons comme du moins bons, cet enchaînement de différents univers permet d’avoir à chaque fois un nouveau regard. La peur de mettre du temps à rentrer dans chaque court métrage est vite évacué par la capacité des courts métrages à captiver presque instantanément son audience. Je pense notamment en particulier au Mur et The Magnificent 4 dont je vais maintenant vous parler.
Je suis arrivé un peu en retard (vive les changements de lignes de 10 minutes!), et suis donc arrivé en plein dans le second court intitulé Dans nos veines de Guillaume Senez. De ce que j’en ai vu, il m’a l’air vraiment pas mal. Heureusement, je vais avoir une séance de rattrapage lors de la projection en soirée de vendredi.où le court belge sera à nouveau projeté.
Le court métrage suivant, Le Mur de Benjamin d’Aoust, raconte la relation entre un gamin et un mur qui semble être celui d’un entrepôt désaffecté. Le gamin lance inexorablement une balle de tennis sur ce mur qui semble lui répondre. J’ai vraiment apprécié le tout. Une très belle réalisation: le travelling du mur en gros plan en introduction, le son de la balle de tennis qui résonne et son écho mystérieux. Un bon court métrage, simple et efficace.
S’en suit le court métrage E finita la commedia que j’ai trouvé excellent! Le film est une discussion entre un père et son fils sur le sexe, la mère et la mort. Les deux acteurs sont parfaits! Le père imitant la tortue ou insistant sur la différence entre être dépressif et être déprimé ("c’est pour les minables") sont deux des nombreux très bons moments du court métrage. Decette première journée, c’est probablement mon court-métrage favori.
Sur une note un peu plus légère, le court métrage The Magnificent 4 apporte un peu de fantaisie dans cette sélection un peu "sombre". Quatre protagonistes s’installent sur quatre chaises et se mettent à battre des mains sur leurs cuisses et celles de leur voisins dans des endroits improbables tels un supermarché, une cour de récré d’une maternelle, etc. Un sens du rythme indubitable, un sens de l’humour certain. Ce court-métrage divertit sans prétention. Cela fait bien plaisir!
La première soirée du Festival Silhouette commença par le concert du groupe électro rap Squid & the Stereo que j’avais déjà mentionné dans l’article de présentation du festival. J’ai été un peu déçu par leur performance par rapport à leurs morceaux disponibles sur leur myspace car c’est seulement ces 2-3 chansons qui sont bien plaisantes. Le reste est d’un style assez comment dire…. particulier. Le groupe se définit comme un groupe d’électro, rock et hip hop mais mélange également du punk, de l’indie et même quelques touches de trip hop. Une playlist très déroutante lorsqu’on considère l’ensemble. Ce qui m’a ensuite surpris c’est la foule de monde venue assister au festival! Un blog photo des soirées est d’ailleurs en ligne sur le site officiel du festival.
Concernant les courts métrages, je n’ai pas vraiment eu de coups de cur au cours de cette première soirée de projection en plein-air. Deux courts se démarquent tout de même. Et avant de vous en parler, je précise que je ne démonterai aucun court sur ce blog. Participant au festival en tant que Jury, je me vois mal dire "oh qu’il est nul ce court!" pendant le festival; à la fin du festival il est possible que je me lâche par contre sur les courts qui ne m’ont vraiment pas convaincu redevenant le simple critique amateur. Mais pour le moment, restons sur le positif. De plus, sans vouloir spoiler, cette première soirée prouva que le Jury Étudiant aura très peu de chance d’être unanime. Donc mes coups de cur ne seront peut-être pas ceux de la majorité du Jury et cette première série de courts en est bien la preuve… Oh suspense quand tu nous tiens!
Le premier court qui m’a interpelé fut le deuxième projeté: Le feu, le sang, les étoiles de Caroline Deruas. Sous fond de révolution de la gauche, ce court métrage en noir et blanc dépasse le sujet politique. Sujet politique qui je vous l’avoue ne me passionne pas des masses. Ce que j’ai aimé dans ce film c’est sa révolte au-delà de la simple défaite de la gauche. J’ai beaucoup plus ressenti ce besoin de se rattacher à ce qui est connu et familier en période de trouble et la décision qui suit ce moment de rage qui est soit de sombrer soit de se battre pour soi. C’est ainsi que le feu, le sang, les étoiles m’a paru très évocateur. Et la passation de cette volonté à la petite fille sans promesses qu’elle ne reprenne effectivement le flambeau lorsqu’elle se forgera ses propres idées m’a assez réjoui comme une dénonciation, voulue ou non, de cette envie absolue de certains d’imposer LEUR vision du monde. Et la fin bien que maladroite reste pleine d’espoir quant au futur de la petite fille qui n’a juste qu’à éviter ces "mangeurs de rêve" de quelques partis qu’ils soient.
Le second court-métrage qui m’a semblé intéressant est le dernier voyage de Maryse Lucas De Artus de Lavilleon et David Ledoux. Ces deux amis qui effectuent le dernier voyage de la mère de l’un d’entre eux m’ont touché de par leur maladresse face à la mort d’un proche. On aurait dit deux gamins qui ne savent plus trop quoi faire. Ils n’ont au départ qu’un but: arriver dans le village de Maryse. Ils ne se posent aucune question et roule sur leur vélo respectif. Ce n’est quelorsqu’ils y parviennent et qu’ils interviewent les villageois que les questions se posent. Des questions pas très philosophiques et très maladroites mais des questions qui apparaissent comme la réalisation de cette mort. Et c’est justement à ce moment-là que j’ai vraiment été happé par cette histoire touchante. Les dernières scènes avec notamment la dispersion des cendres de la mère sur un pont avec le fils assis dessus faisant balancer ces jambes ou bien les quelques photos de cette femme qui inspira le court métrage. C’est une très bonne fin pour un très bel hommage à une mère.