3ème soirée du Festival Silhouette

Le bilan de cette soirée est assez mitigé. Entre un documentaire sur une ville surnaturelle un peu long, une fiction délirante sur le prise d’une gélule, la dureté d’un documentaire expérimental sur les réseaux de prostitution et une fiction sur la relation malsaine d’un couple, on ne savait pas trop où donner de la tête. J’ai d’ailleurs choisi cette soirée pour expérimenter le festival comme il a été conçu c’est-à-dire sur la pelouse du parc. J’ai donc abandonné le temps d’une soirée le box du Jury et je dois dire que c’est une toute autre expérience. Ça parle bien plus et on sent tout de suite lorsqu’un film plait et lorsqu’il ennuie car les réactions sont instantanées. C’est d’ailleurs avec plaisir que j’ai senti que le film d’animation dont je vous ai déjà parlé Je criais contre la vie. Ou pour elle a pas mal plu au public. Quant au premier documentaire sur une ville bavaroise aux États-Unis, oui oui vous ne rêvez pas, sa qualité humoristique et décalée n’a pas réussi à réfréner des signes d’impatience dans la foule.

leavenworth wa je criais contre la vie ou pour elle

Par contre, C’est plutôt genre Johnny Walker de Olivier Babinet eut pas mal de succès et à raison. Ce délire scénaristique avait tout pour plaire: une bonne gueule, des questions existentielles sur les coupes de cheveux, des gélules MXT Phase (un clin d’œil à l’NXT Phase, de l’ecstasy naturel en vente sous forme de gélule) et une intrigue spatio-temporelle. Le film donne envie de connaitre l’origine d’un tel scénario. Est-il issue d’une soirée bien arrosée ou d’un rêve étrange. Quoiqu’il en soit, le résultat est excellent. Du monologue sur la coupe de cheveux au flottement dans le ciel d’une gélule de MXT Phase.

c est plutot johnny walker 10 min

Le film expérimental 10 min. de Jorge Leon est la lecture d’une feuille d’audition judiciaire tandis que des photos des lieux des événements défilent. La succession de photos des lieux qui paraissent calmes et tranquilles renforcent les horreurs décrite dans l’audition judiciaire par la prise de conscience que tout peut arriver n’importe où. Ce témoignage dérangeant sur les réseaux de prostitution en Belgique dénonce avec brio certaines réalités du milieu de la prostitution et le violence avec laquelle certaines jeunes filles sont projetées et piégées dans les réseaux de prostitution. La victime bulgare à l’origine de cette audition précise d’ailleurs qu’elle ne signera rien de peur des représailles. 10 min. fait partie de ces films choc qu’on voit et qui peuvent faire clairement naître des vocations pour lutter contre cette atrocité. Une belle réussite dans le choc et la prise de conscience.

dans le village must peeter

Must Peeter de Pääsuke Priit commence merveilleusement bien mais ponctuellement on perd un peu le cours de l’histoire. Malgré cela, les personnages sont indéniablement atypiquement attirés l’un par l’autre et c’est cette malsaine attirance physique qui frappe avant tout. Cette tension sexuelle entre les deux est à couper au couteau et le héros s’y prépare justement lorsqu’il joue au Black Peeter. Vous n’avez pas compris? Moi non plus. Tout ce que je retiens et qu’il faut retenir c’est cette tension qui dès le début nous happe dans cette histoire et ne nous lâche que très rarement.

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