Cette 4ème soirée du Festival Silhouette fut marqué par un petit retard du à la pluie ainsi qu’ un autre changement de programme: Aldona qui devait jouer ce soir-là (et qui jouera dimanche à 18h) fit place à un autre groupe, les One More Swing qui nous fit patienter avec de la très bonne musique jazz. Une contrebasse et des guitares et je suis aux anges. D’autant plus que les quatre musiciens n’avaient jamais vraiment joués ensemble avant cela. Seuls deux des quatre musiciens faisaient déjà parti du groupe. L’art d’improviser fait toute l’essence du jazz et cela s’est ressenti. Super moment! 🙂 Ce qui m’a également bien halluciné ce soir-là c’est le public du festival! Sous la pluie, ces derniers sont restés très très nombreux sur la pelouse à regarder la projection des courts. Le moins qu’on puisse dire c’est que ce sont de vrais warriors! Je les applaudis bien fort parce que personnellement j’étais bien content dans mon box du jury sous la tonnelle.
Les projections ont donc commencé une demi-heure plus tard avec une fiction de Martin Rit intitulé La neige au village. Le synopsis qui faisait présagé le pire:"Deux bancs, un chewing-gum, une étudiante qui attend ses résultats de partiels, un jeune homme étrange qui traîne dans les allées, un autre qui sennuie Et beaucoup de soleil." évolue fort heureusement assez rapidement et on se retrouve à suivre une filature des plus singulières. Le film dure 49 minutes mais celles-ci passent vite lorsqu’on est pris par l’intrigue.
Une petite parenthèse pour vous introduire Esbark, des films d’animation canadiens qui sont une petite bouffée d’air frais au milieu de la compétition. Les aventures de ces personnages aussi folklorique que "le Triangle avec des yeux pis une bouche" ou bien "le Carré qui est pas un carré" et "le Carré qui est un carré" sous une narration avec un accent canadien sont plus délirantes les unes que les autres. Deux films ont été projeté, un lors de la première soirée et le second lors de la quatrième.
Le film d’animation Muto de Blu élève l’art dans la rue au niveau supérieur. Le mélange de décors des rues de Baden et Buenos Aires et l’animation de ces personnages en constante évolution est extraordinaire. C’est bête à dire mais faut vraiment le voir pour se rendre compte du résultat. Moi, je me suis imaginé un monde où les murs et les sols auraient leur propre vie comme une monde parallèle en deux dimensions. Un film que vous pouvez voir sur Youtube.
Liminal de Stephen Keep Mills est le court métrage de la soirée qui m’a le plus scotché. Cette dispute entre deux femmes nues, l’une androgyne, l’autre plantureuse, captive l’audience du début à la fin et fait même passer la nudité au second plan. La tension ne s’estompe jamais et ne fait au contraire que monter en puissance. Le dialogue qui peut paraitre au premier abord assez anodin n’a au final que peu d’importance. C’est le rapport de force continuel et l’intensité dans les expressions des deux actrices qui font de ce film un de mes coups de cur du festival. Ce film prend à la gorge et ne lâche prise qu’à la toute fin. Impressionnant pour un film de 14 minutes. Voilà comment avec seulement une dialogue et deux femmes dans une pièce on réussit à créer un objet captivant au possible.