Très bonne journée festivalière que ce dimanche 30 Août. Après un premier jour au bilan assez mitigé, on entre dans le vif du sujet! J’ai assisté à la projection de la sélection clips #2 et de la sélection hybride à la Bellevilloise et évidemment à celle des Buttes Chaumont et j’ai cette fois-ci eu de vrais coups de cur. À commencer par la sélection de clips. Des clips vraiment originaux et inventifs dont le clip ci-dessous que j’ai vraiment adoré: Her Morning Elegance d’Oren Lavie réalisé par Oren Lavie, Yuval & Merav Nathan. Le clip utilise le still motion et décidément, il n’y a vraiment rien de plus classe lorsque c’est bien fait! On imagine toute la minutie qu’il a fallu avoir pour réaliser ce clip de 3 minutes et 35 secondes. Je vous laisse juger du magnifique résultat:
Et ce n’est pas la seule découverte de cette sélection de clips. Entre autres, Grapevine Fires des Death Cab For Cutie réalisé par Walter Robot, Wrong des Depeche Mode réalisé par Patrick Daughters et It Don’t Move Me de Peter, Björn & John réalisé par Andreas & Filip Nilsson qui sont ou impressionnant, émouvant ou délirant. Une sélection bien variée. Une heure de clips passe tellement vite finalement! Je vous invite à aller voir les deux sélections en journée. La grille des programmes est disponible sur le site du festival.
Pour ce qui est de la sélection hybride, c’est là où enfin j’ai eu un petit coup de cur pour deux courts métrages. Le premier en compétition et le second hors compétition. Il s’agit de Je criais contre la vie. Ou pour elle et Danse macabre. Le premier pour son originalité, sa beauté et sa musique. Le second pour l’esthétique parfaite de chacun de ses plans et sa glaciale élégance.
Je criais contre la vie. Ou pour elle est un film d’animation qui allie tension, destruction et transformation. Le film commence par la chasse de cerfs par des chiens et dès lors que les cerfs s’arrêtent et se tournent vers leurs agresseurs, le monde dans lequel ils évoluent est en constante évolution jusqu’à une fin ou absolument tout se confond. J’ai vraiment adoré l’esthétique et la musique du film. Et puis ce petit commentaire ou hommage à Lavoisier auteur du fameux principe du "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" fait plaisir au scientifique qui émerge parfois en moi.
Danse macabre est celui que j’attendais le plus. Le synopsis est le suivant: Pendant un certain temps, alors qu’on le croit parfaitement inerte, notre cadavre s’anime, s’exprime et s’agite en un ultime ballet macabre. Avec un synopsis aussi intriguant, il était dur de ne pas être curieux du résultat. Et justement, le résultat est encore mieux que ce que j’avais pu imaginé. Ce court métrage est à couper le souffle. Dès les premières secondes, sa beauté glaciale impressionne. Qui aurait cru qu’un cadavre pouvait être si beau! C’est con à dire mais faut vraiment le voir pour le croire. Donc sans plus de bavardages, voici le trailer de cet extraordinaire court métrage:
Alors, intrigué? Si c’est le cas, vous avez encore une chance de le voir lors de la deuxième projection de la sélection hybride le samedi 5 Septembre à 17h à la Bellevilloise.
Après ces deux séances de la journée, j’étais prêt à apprécier n’importe quels courts qui s’offraient à moi et je n’ai pas été déçu. Les 6 courts métrages apportaient chacun quelque chose de propre. C’était une très bonne soirée au niveau de la qualité des courts métrages. Pas un seul ne laisse froid. Je pourrai vous parler de Refuge de Grégoire Bénabent sur une femme perdue qui se réfugie à l’étage au dessus dans un appartement laissé inoccupé par sa voisine ou bien du court métrage Louis Garrel intitulé Mes copains qui racontent les problèmes de cur et de famille de trois copains, mais j’ai décidé de vous parler de mon coup de cur de la soirée: Lila du Broadcast Club et du court métrage de Claire Burger et Marie Amachoukeli: C’est gratuit pour les filles qui m’a réellement impressionné.
Lila du Broadcast Club raconte une journée "type" dans un camping 4 étoile avec accès direct sur la plage et soirée jusqu’au bout de la nuit. Ce documentaire de 13 minutes m’a beaucoup plu d’une manière très personnelle et en même temps très objective. En effet, non seulement le film nous rappelle nos propres souvenirs de camping mais en plus il est magnifique au niveau de l’image. Sur une musique inspirée du groupe Limousine, le film est une succession de courts instants de vie que seul le camping peut rendre aussi festifs. Les occupants du camping sont dans un univers fermé où les nouvelles du monde extérieur n’ont pas de d’impact à l’image des premières scènes du court métrage dans lesquelles la radio allumée énumère les actualités politique et internationale comme un lointain murmure sans véritable importance. C’est cette impression que plus rien n’importe qui est superbement retransmis avec Lila. Il n’y a que le moment présent et rien d’autre. Après avoir vu ce film, on n’a qu’une envie c’est de retourner camper et d’en profiter tout simplement. C’est le premier film de la compétition internationale que j’ai envie de revoir encore et encore.
C’est gratuit pour les filles de Claire Burger et Marie Amachoukeli est pratiquement sans défauts. Les réalisatrices savent de quoi elle parle et surtout savent comment en parler. Le film aborde entre autres le sexe, l’humiliation et surtout la pression sociale qui pèse sur la jeune Laetitia. Pour l’instant, pour moi, c’est le court le plus structuré, le plus approfondi et le mieux traité dans la sélection compétition internationale. De plus, les jeunes actrices choisies pour le rôle de Laetitia et Yeliz sont extrêmement convaincantes jusqu’aux rires nerveux à la fin de cette journée éprouvante. Ce film est une petite claque. Comme quoi on a pas besoin de 2 heures et demie pour interpelé et transmettre un message, 23 minutes suffisent. Cela ne m’étonnerait pas qu’il soit favori pour le prix du public et qu’il soit mis sur la table lors des délibérations du Jury Étudiant.