L’histoire: Au Honduras, la jeune Sayra retrouve son père après une longue séparation. Elle va enfin réaliser son rêve, émigrer avec lui et son oncle aux Etats-Unis. Au Mexique, Casper est membre de la " Mara ", l’un des terribles gangs d’Amérique Centrale. Pour venger la mort de sa fiancée, il tue un chef de bande et prend la fuite. Sur le toit du train qui file vers le Nord, entourés de centaines de candidats à l’émigration, Sayra et Casper se rencontrent. Il fuit son passé criminel, elle espère un avenir meilleur: parviendront-ils à échapper ensemble à leur destin et à franchir la frontière?
Sin Nombre est un thriller haletant et visuellement impressionnant. Je ne suis pas un grand amateur des films du genre qui traite de la jeunesse dans les gangs ou bien même des documentaires sur le sujet, mais ce film de Cary Fukunaga est d’un tout autre acabit. Il serait très difficile de nier ses qualités narratives et esthétiques. Le film est court, 1h36 seulement, mais n’a rien à envier aux films beaucoup plus longs qui n’atteignent pas une telle intensité. Le sujet est lui-même bien évidemment intense mais on ne compte plus les films qui se veulent choquant et qui tombe dans le cliché ou pire dans la démonstration de l’horreur. Le genre de film durant lequel on s’écrie: "Assez! C’est bon, on a compris!". Sin Nombre, réussit parfaitement à recadrer le genre dans la fiction. Une fiction qui interpelle beaucoup plus qu’une succession d’images chocs. Cela pose la question du traitement des sujets "sensibles". Je prends en exemple les films sur l’écologie qui s’accumule. Est-ce que les documentaires qui enchaînent chiffre sur chiffre sont une bonne stratégie d’alerte? Franchement, je dis non! Le message passe beaucoup mieux quand on ne nous martèle pas avec. Sin Nombre en est le parfait exemple. Le film alerte sur le gang qu’on appelle la Mara et provoque beaucoup plus de questions qu’un "simple" documentaire qui enchaînerait les scènes de bastons et de meurtres.
Et c’est notamment grâce à son choix de cadrage que le film évite de tomber dans le pur film de choc. En effet, toutes les scènes de bastons et de meurtres qui restent inévitables avec ce sujet ne sont jamais montrées. Au contraire, on voit beaucoup plus l’expression des attaquants que les dégâts qu’ils causent. Ce qui est finalement beaucoup plus choquant que du sang sortant de partout. De plus, la photographie du film est impeccable. Je ne compte pas le nombre de fois où je me suis surpris à penser que c’était magnifique. Un peu cliché (le gros plan de côté avec le soleil couchant ou levant en arrière-plan) par moment mais tellement bon qu’on est vite conquis.
Les deux jeunes acteurs principaux sont de petites révélations. Surtout l’actrice principale, Paulina Gaitan. Elle réussit à provoquer une empathie assez impressionnante pour son personnage. Sayra qui a une foi énorme en son destin est pleine d’audace et fait fi de toutes les obstacles qui pourraient l’empêcher de l’atteindre. Tout ceux qui l’entourent tentent de l’aider mais même ses aides s’avèrent être des obstacles qu’elle doit surmonter. Finalement, tout son entourage est victime d’une malédiction qui semble peser sur l’héroïne bien malgré elle. Je ne sais pas si c’est exactement cela que le réalisateur voulait faire ressentir mais le film pourrait se résumer à une seule citation: "Une voyante m’a dit d’une voix terrifiante: Tu iras jusqu’aux États-Unis, pas grâce à la main de Dieu, mais aux griffes du diable" (il s’agit bien sûr de la traduction sous-titrée de l’espagnol, je m’excuse pour les hispaniques mais mon niveau est lamentable pour que je puisse la retranscrire).
Les deux jeunes acteurs principaux sont de petites révélations. Surtout l’actrice principale, Paulina Gaitan. Elle réussit à provoquer une empathie assez impressionnante pour son personnage. Sayra qui a une foi énorme en son destin est pleine d’audace et fait fi de toutes les obstacles qui pourraient l’empêcher de l’atteindre. Tout ceux qui l’entourent tentent de l’aider mais même ses aides s’avèrent être des obstacles qu’elle doit surmonter. Finalement, tout son entourage est victime d’une malédiction qui semble peser sur l’héroïne bien malgré elle. Je ne sais pas si c’est exactement cela que le réalisateur voulait faire ressentir mais le film pourrait se résumer à une seule citation: "Une voyante m’a dit d’une voix terrifiante: Tu iras jusqu’aux États-Unis, pas grâce à la main de Dieu, mais aux griffes du diable" (il s’agit bien sûr de la traduction sous-titrée de l’espagnol, je m’excuse pour les hispaniques mais mon niveau est lamentable pour que je puisse la retranscrire).
Sin Nombre est un film choc qui mérite toutes les distinctions qu’il a obtenu dans les différents festivals du cinéma américain à Sundance et Deauville. Après avoir vu ce film, j’ai un peu peur d’aller voir La Vida Loca, le documentaire sur les Maras qui se veut justement choquant et alarmant. J’ai bien peur qu’un retour dans le film de démonstration ne me dégoûte totalement des films à sujet sensible. Pour ceux qui en ont marre des films qui ennuient plus qu’ils n’alertent mais qui ne veulent pas rester dans "l’ignorance" sur les horreurs qui se passent dans le monde, Sin Nombre est le parfait compromis!