L’histoire:Avec sa troupe de théâtre ambulant, "l’Imaginarium", le Docteur Parnassus offre au public l’opportunité unique d’entrer dans leur univers d’imaginations et de merveilles en passant à travers un miroir magique. Mais le Dr Parnassus cache un terrible secret. Mille ans plus tôt, ne résistant pas à son penchant pour le jeu, il parie avec le diable, Mr Nick, et gagne l’immortalité. Plus tard, rencontrant enfin l’amour, le Docteur Parnassus traite de nouveau avec le diable et échange son immortalité contre la jeunesse. A une condition : le jour où sa fille aura seize ans, elle deviendra la propriété de Mr Nick. Maintenant, il est l’heure de payer le prix… Pour sauver sa fille, il se lance dans une course contre le temps, entraînant avec lui une ribambelle de personnages extraordinaires, avec la ferme intention de réparer ses erreurs du passé une bonne fois pour toutes…
L’Imaginarium du Docteur Parnassus vu par Terry Gilliam ne manque pas de belles scènes. Cependant, il lui manque cette fantaisie et cette folie extrêmes auxquelles on serait en droit de s’attendre d’un univers uniquement modelé par l’imagination ainsi que de la part des personnages qui côtoient cet univers. Au contraire, Terry Gilliam a préféré joué sur les contrastes. On se demande même si ce n’est pas par peur que le monde réel fasse de l’ombre au monde imaginaire. Il est vrai que parfois le contraste aide à renforcer un des deux mais dans ce film, le contraste est tellement fort qu’aucun des deux ne ressort vraiment. En effet, entre un monde "réel" d’une noirceur moyenâgeuse et le monde imaginaire d’une étincelante beauté, j’ai eu beaucoup de mal à y croire et à me laisser entrainer dans cette histoire.
Finalement, le seul personnage convaincant est celui d’Anton joué par le très bon Andrew Garfield qu’on a pu voir cette année dans Boy A. Et comme pour ce dernier, le talent de l’acteur est présent mais le film déçoit. Les autres personnages semblent déconnectés de ce qu’ils "devraient" être ne les rendant pas très crédibles. Un bravo à Terry Gilliam toutefois pour avoir brillamment remédier à la mort soudaine de Heath Ledger. Les différents acteurs qui l’ont remplacé au pied levé: Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell, sont inclus très intelligemment et ne gênent en rien la cohérence de l’histoire. Ces différents visages apportent même quelque chose de plus à cet univers fantastique.
L’Imaginarium du Docteur Parnassus est donc un joli conte qui a juste manquer d’un peu de folie pour m’enchanter. Certains passages sont magnifiques comme la scène dans le centre commercial ou celle de la danse entre Valentina et M. Nick. Mais dans l’ensemble, on sent une constante déconnexion au niveau des personnages et des univers dans lesquels ils évoluent. Et pour conclure cet article, je viens de jeter un coup d’il à la filmographie de Terry Gilliam et je viens de me rendre compte que les films que j’ai déjà vu font tout bonnement partie des films que j’ai le moins apprécié (parmi tous les films que j’ai vu dans ma vie!): Las Vegas Parano, Monty Python et Les Frères Grimm. Peut-être que je fais tout simplement une allergie à Terry Gilliam et à ce moment-là, il n’y a plus rien à comprendre quant à mon rejet de cet Imaginarium…