L’histoire: C’est la dernière nuit de l’été pour Maggie, Rob, Claudia et Scott. Les quatre adolescents espèrent y trouver le grand frisson : celui des premiers baisers, premiers désirs, premières amours. Leurs chemins se croisent comme les rues de la banlieue ordinaire de Détroit où ils habitent. Un quartier où tout est encore possible ce soir, pour une nuit hors du temps. Entre fêtes, flirts et serments d’amitié, des instants pleins de promesses et d’expérience qui marqueront la jeunesse de ces quatre presqu’adultes à jamais.
Dernier film vu au Festival de Canne 2010, The Myth of the American Sleepover est un film plutôt "mignon" au final dont la portée ne va pas plus loin que ses faibles ambitions. Le film espère peut-être surfer sur la vague des films sur l’adolescence et s’élever au niveau du très bon Virgin Suicides de Sofia Coppola ou bien de l’excellente série Friday Night Lights mais il ne fait qu’effleurer leur génie. Les histoires d’amourettes de collégiens sont surement plus proches de la réalité que dans certains films qui exagère dans le drame mais celles-ci sont tellement "uneventful" qu’on s’ennuie rapidement. Le titre du film sous-entend-t-il que justement la débauche qu’on pourrait imaginer de la part de la jeunesse américaine n’est qu’un mythe? Le réalisateur a-t-il voulu démontrer que les sleepovers étaient innocentes et ennuyeuses? Parce que si c’est le cas, il a réussi son coup! Je me suis bien ennuyé en suivant ce groupe de jeunes. Le seul moment un tant soit "peu" intéressant et où on sent que c’est la raison pour laquelle le film a été tourné ne dure qu’un court instant. Le temps d’une discussion entre deux personnages sur le fait de vouloir grandir trop vite. Ces 5 minutes renferment toute l’essence du film et 5 minutes sur 97 minutes, c’est peu….
Le réalisateur est tombé dans le piège du film français sur l’adolescence qui est celui du manque de profondeur et de gravité. Cette vision optimiste n’est pas vraiment comme cela que je vois l’adolescence. Même si ces jeunes ne vivent pas de choses à proprement dites extraordinaires, elles le sont à leurs yeux et le film échoue à nous le faire ressentir. C’est à cette période qu’on est censé se construire et dans ce film, on ne sent aucunes véritables épreuves qui leur permettraient d’évoluer. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que ce qui ne nous tue pas,nous rend plus fort. Un peu de drame dans la vie ne fait pas de mal. À l’image de La Belle personne de Christophe Honoré qui est le seul film français à ma connaissance qui a compris que même une ado peut avoir une conscience et une réflexion, celui-là est le seul film américain qui n’a pas ce côté dramatique et nostalgique d’une période que l’on regrette mais que l’on recherche comme source d’explications de ce qu’on est devenu. Et comment ne pas faire de parallèles avec des personnages beaucoup plus réussi dans la série Friday Night Lights par exemple. Pour le personnage de Maggie, on retrouve celui de Tyra dans la série. Même physique: grande et blonde au visage plus mature que son âge et même mentalité dans cette volonté de vouloir grandir trop vite.
Le seul petit avantage du film est sa bande son. Qui peut résister à un bon Elephunt gun du groupe américain Beirut? Pas moi en tout cas, surtout que les images qui accompagnent cette superbe chanson sont loin d’être horribles à regarder: petit tour de tous les personnages avec comme scène principale la ballade en vélo de Maggie et Beth. Mise à part la bande son, il n’y a malheureusement pas grand chose à retenir si ce n’est qu’il vaut mieux revoir les Virgin Suicides ou autre The Quiet largement plus réussi!!
En bonus, le clip d’Elephant gun de Beirut mentionné ci-dessus: