Le retard s’accumulant en cette veille de la sortie de The Killer Inside Me, je passe directement au 6ème jour du récit de mon Festival Paris Cinéma sans oublier de revenir plus tard sur les jours précédents avec notamment le film primé par le Jury Étudiant: La Rivière Tumen. Que fais-je de mes vacances pour être autant en retard dans mes posts me direz-vous? Et bien, je travaille! Pas de vacances pour les stagiaires! Voilà pourquoi le récit du Festival Paris Cinéma n’est toujours pas achevé. Mais revenons-en à ce 6ème jour. Ce fut un jour plutôt particulier puisque c’était le jour de mon anniversaire. Pour vous resituer la chose, le 6ème jour du Festival Paris Cinéma était le 8 Juillet dernier. Étant né un 8 Juillet, j’ai eu la chance de fêter mon anniversaire un peu partout dans le monde mais cette année, je suis resté à Paris pour cause de stage et j’ai tout simplement décidé de faire deux des choses que je préfère: boire et aller au cinéma. Tout un programme qui méritait bien de prendre une petite pause dans le rythme des films festivaliers et de ne voir qu’un seul film: un film qui restera celui que je serai aller voir le jour de mes 23 ans. L’avant-première de The Killer Inside Me était tout désigné pour remplir ce rôle: Jessica Alba, Casey Affleck en meutrier et une magnifique photographie dans la bande-annonce sont autant d’ingrédients qui promettaient un bon film. Je n’ai d’ailleurs pas été déçu. Surpris par le genre et les risques pris, mais pas déçu. Une soirée d’anniversaire plutôt sympathique ma foi! Des cocktails, suivis d’un film, suivi d’autres cocktails et l’officialisation de mon alcoolisme: a reçu des bouteilles de bières des 4 coins du monde en cadeaux….
L’histoire: Lou a un tas de problèmes. Des problèmes avec les femmes. Des problèmes avec la loi. Trop de meurtres commencent à s’accumuler dans la juridiction de sa petite ville du Texas. Et surtout, Lou est un tueur sadique et psychopathe. Lorsque les soupçons commencent à peser sur lui, il ne lui reste pas beaucoup de temps avant d’être démasqué….
N’ayant pas trop aimé le dernier film que j’ai vu de Michael Winterbottom, Un été italien, j’ai tout misé sur les acteurs principaux que sont Casey Affleck, Jessica Alba et Kate Hudson. Mais c’était sans compter la performance du réalisateur! Ce mélange de violence et de légèreté fait de The Killer Inside Me une uvreréaliste et pour dire vrai supportable. En effet, sans cette légèreté – en grande partie véhiculée par la musique country en décalage avec la gravité des situations – le film aurait été un "tantinet" trop violent pour pouvoir être apprécié. Une prise de risque de la part du réalisateur qui paie car bien qu’un malaise évident s’installe, ce n’est pas ce que certains pourraient appeler de la violence gratuite car celle-ci est nécessaire pour "comprendre" l’étendue de la folie du personnage principal. (Spoiler! La scène où Jessica Alba se fait tabasser le visage est hallucinante de réalisme! Personne ne peut y rester insensible: il y a ceux qui ferment les yeux, ceux qui voient rouge de colère et ceux qui s’interrogent sur l’existence d’un semblant d’humanité chez ce bourreau. Une des scènes les plus violentes et les plus réussies dans le genre!)
Le mélange de violence et de légèreté n’est pas le seul atout de la réalisation. La photographie et la mise en scène sont également plutôt pas mal en fait. Je dirai même qu’elles valent largement le détour. Cette ambiance tendue sied parfaitement à Michael Winterbottom. C’est décidément autre chose que les "et que je te filme ce bâtiment parce qu’il est imposant, et que je te filme cette étroite ruelle pour te faire ressentir une impression d’enfermement" de son précédent film Un été italien. Dans The Killer Inside Me, tous les plans ont une interprétation qui fait plus appel au ressenti qu’à la simple technicalité. Lorsque le réalisateur ne filme qu’une main, ce n’est pas pour rien, lorsqu’on voit le tueur de dos et les deux victimes de face, ce n’est pas pour rien. Au contraire, enfin on sent la pâte du réalisateur. Si M. Winterbottom continue dans cette voie, je ne vais pas tarder à devenir un inconditionnel. Et puis pour ne rien gâcher, la photographie est esthétiquement parfaite. C’est juste beau quoi. Au moins, lorsque la scène devient à la limite du supportable, on peut respirer un peu en se disant que "c’est super beau quand même"… :p
En plus de cette bonne surprise au niveau de la réalisation, les acteurs sont aussi d’un haut niveau. Casey Affleck est extrêmement dérangeant et surtout extrêmement convaincant dans ce rôle de tueur qui tue sans raisons "valables". Épaulé par les deux beautés fatales que sont Jessica Alba et Kate Hudson, le personnage en devient encore plus complexe dans sa relation avec les femmes. Une complexité qui malheureusement est expliqué dans le film de façon beaucoup trop convenu à mon goût. Je n’en dis pas plus mais c’est un des gros points faibles du film. Ceci n’enlève en rien la performance de Casey Affleck. Et pour ceux qui doutaient encore de son talent, c’est le moment d’aller voir The Killer Inside Me. Et pour revenir aux deux personnages féminins du film, ils est intéressant de voir que les rôles se sont inversés! On a effectivement plus l’habitude de voir la blonde en tentatrice et la brune en fille bien rangée. En même temps, cela ne renforce que l’excellence du jeu des deux actrices. Tout particulièrement celui de Kate Hudson. En effet, Jessica Alba en bombe sexuelle, ce n’est pas vraiment nouveau, n’est-ce pas messieurs? Quoiqu’il en soit les acteurs principaux forment un trio bien malsain qui vaut le détour pour ceux qui osent s’y confronter! :p