L’histoire: Wendy, accompagnée de son chien Lucy, a pris la route de l’Alaska dans l’espoir de trouver un petit boulot et commencer une nouvelle vie. Lorsque sa voiture tombe en panne dans une petite ville de l’Oregon…
Wendy et Lucy fait parti de ces films minimalistes qui n’ont besoin que de très peu de choses pour dégager un je ne sais quoi d’émotion. La réalisation de Kelly Reichardt et l’interprétation de Michelle Williams suffisent à créer quelque chose de rare ces temps-ci au cinéma: l’émotion authentique qui prend ses racines dans le vécu ou tout du moins dans ce qui pourrait l’être. Deux phrases dans cette critique et déjà deux fois le mot ‘chose’ est sorti. C’est que le sentiment que ce film procure est assez indescriptible. À l’image de l’excellent jeu de Michelle Williams très intériorisé, le film inspire une émotion intérieure. Il ne se passe pas grand chose dans ce film mais ce qu’il s’y passe est vrai et le film nous dépeint un aspect de notre société qu’on a trop souvent tendance à oublier: les laissés-pour-compte. "You can’t get an adress without an adress. You can’t get a job without a job" Kelly Reichardt fait incarner toute cette communauté par cette héroïne dont on ne connait pratiquement rien si ce n’est qu’elle ne fait juste que passer. C’est précisément cet anonymat qui permet de nous identifier. En effet, ce qui lui arrive peut arriver à n’importe qui.
Wendy et Lucy est une histoire touchante et franche. Deux qualités qui se font rares dans le cinéma pour grand public. Ce second film de Kelly Reichardt ne fait que confirmer le fait que le cinéma indépendant est souvent le seul qui puisse nous transmettre autant d’authenticité. Ne le ratez pas si vous aimer les films plus terre-à-terre qu’il est bon de retrouver de temps en temps.