Fidèle au festival depuis 2010, le fait de ne pas avoir pu y aller l’année dernière pour cause de 6 022 km de distance m’avait un peu travaillé. Il était donc impossible que je ne m’y rende pas cette année. La semaine de congés payés posée et me voilà en direction de Clermont-Ferrand pour ma 4ème édition.
Le premier weekend est toujours une période où on se réacclimate à la ville, aux différents lieux de projection et de détente mais surtout au lingua du festival. La place Jaude, la maison de la culture, l’Electric Palace, le bar nommé L’Univers où chacun parle de ses séances comme lors d’une bataille navale. « I3, F3, C1, etc: ca t’a touché? ça t’a fait sombrer? ». Les séances paires, impaires, peu à peu, au fur-et-à-mesure des rencontres plus ou moins fortuites, on rentre complètement dans ce festival dédié au format court. Au fil des discussions, on se conseille des programmations car « il y a le film que tu ne dois absolument pas loupé ». J’ai vraiment retrouvé les mêmes sensations que les années précédentes et c’est ce qui me fait revenir chaque année avec l’équipe du Festival Silhouette.
Le temps d’une semaine, la ville de Clermont est rhythmé par les séances dans les douzaines de lieux de projection. Le programme est chargé et doit mobiliser une légion de techniciens rien que pour la régie des copies.
Pour parler de la programmation, ci-dessous une petite grille des programmations que j’ai visionné:
Quelques courts métrages sont déjà bien au dessus du lot dont un bon gros coup cœur pour La part de l’ombre réalisé par Olivier Smolders. Ce docu-fiction mélange photographie et paranoïa dans un récit sombre de la vie d’Oskar Benedek. Des clichés originaux de l’artiste et des clichés pris spécialement pour le film s’entremêlent sans que l’on puisse distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux jusqu’au moment du générique de fin où le crédit de certains clichés surprend.
Pour en citer quelques autres, Inupiluk de Sébastien Betbeder fait bien plaisir avec son humour toujours très juste sur la rencontre entre deux parisiens et deux inuits du Groenland. Le Cargo cult de Bastien Dubois rappelle que l’animation, quand elle est bien faite, peut transporter toute une audience. Et la Fémis présente son Trucs de Gosse d’Emilie Noblet qui parlera et rappellera des souvenirs aux cinéphiles et étudiants dans le cinéma. Trois découvertes qui booste l’envie d’aller voir encore et toujours plus de séances.
Encore 3 jours de festival qui risquent d’être encore plus intenses concernant le nombre journalier de séances afin d’être certain de ne rien louper. Les paris sur le palmarès sont bientôt lancés!