L’histoire: Dans une nouvelle Amérique où les nouveaux Pères fondateurs ont instauré une journée de purge de la violence humaine pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, sont autorisées. La police ne peut intervenir. Les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d’une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? – face à un inconnu venu frapper à sa porte.
American Nightmare fait le minimum. Quelques machettes, quelques haches, quelques masques qui font leur effet, quelques moments de suspense mais rien de très violent… malheureusement. Le synopsis, la bande annonce et même le générique d’introduction vendent du rêve pour finir avec un film assez frileux. On est très loin du bain de sang auquel on aurait pu s’attendre. La légère interdiction au moins de 12 ans aurait du me mettre la puce à l’oreille. L’idée de base est tout de même joussive: pouvoir se défouler 12 heures durant sans aucune peur de répercussions légales et morales. 12 heures où la bestialité de l’Homme peut s’exprimer librement. La question de la nature humaine n’est qu’effleurée et se limite à deux types de personnes: ceux qui supportent cette purge sans y participer et ceux qui y participent aveuglément. Aucun personnage ne change de bord tout au long du film. La bestialité sensée être dans chacun d’entre nous ne semble atteindre que certaines personnes (les « méchants »). On se retrouve au final avec un simple jeu du chat et de la souris, avec des chasseurs et des proies. Ethan Hawke qui se révèlerait être un Patrick Bateman au fur et à mesure du film n’aurait pas fait de mal pour vraiment toucher à la nature violente de l’Homme.
Ceci étant dit, quand on pardonne la frilosité du réalisateur, on ne passe pas un mauvais moment. Tout est prévisible mais connaître tous les twists de l’histoire n’empêchent pas d’apprécier quand ils arrivent devant l’écran. Le film est plutôt beau, les acteurs sont beaux – Lena Headey laisse son costume et sa perruque blonde de Game of Thrones pour un style moderne – et les masques donnent le côté « creepy » de tout bon film d’horreur. Le réel problème c’est que les personnages principaux ne sont pas du tout rationnels: ils se séparent à tout va sous prétexte de peur, choc émotionnel ou curiosité mais on sent à 10 km qu’il s’agit d’une « astuce » scénaristique. On devine très vite que le personnage reviendra au moment le plus opportun, évidemment. La manipulation du spectateur n’est vraiment pas très subtile…
Si vous voulez vous faire un vrai film d’horreur, mieux vaut attendre le prochain. American Nightmare en est presque mignon vu la façon dont ils évitent de montrer violence psychologique et/ou physique.