Jeudi 12, 3ème partie:
L’histoire: Walt Kowalski est un ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et pétri de préjugés surannés. Après des années de travail à la chaîne, il vit replié sur lui-même, occupant ses journées à bricoler, traînasser et siroter des bières. Avant de mourir, sa femme exprima le vu qu’il aille à confesse, mais Walt n’a rien à avouer, ni personne à qui parler. Hormis sa chienne Daisy, il ne fait confiance qu’à son M-1, toujours propre, toujours prêt à l’usage… Son quartier est aujourd’hui peuplé d’immigrants asiatiques qu’il méprise. Walt tue le temps comme il peut, en attendant le grand départ, jusqu’au jour où Thao, son voisin, sous la pression d’un gang tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino. Sue, la soeur aînée de Thao, insiste pour que ce dernier se rachète en travaillant pour Walt. Surmontant ses réticences, ce dernier confie au garçon des "travaux d’intérêt général" au profit du voisinage. C’est le début d’une amitié inattendue, qui changera le cours de leur vie…
Loin d’être un spécialiste du travail de Clint Eastwood (je n’ai vu que Million Dollar Baby), je suis allé voir Gran Torino sans grandes attentes au niveau des thèmes ou de la réalisation. Et bien, je n’ai pas été déçu. Avec pour fond le clash des cultures, Gran Torino est une petite réflexion sur la vie et la mort. Sans non plus vouloir répondre à la question de l’existence, le film est un perpétuel témoignage de ce questionnement. Incompris et délaissé par sa famille, ce vétéran qui a la fin de sa vie veut qu’on le laisse tranquille est sans cesse déranger par un prêtre quelque peu envahissant et une famille Hmong reconnaissante. Bien malgré lui, il va alors enfin ressentir une connexion dans cette vie qui lui paraissait jusqu’alors étrangère.
Le point fort de ce film est sans nul doute ses répliques acerbes qui nous soutirent à chaque fois un sourire, voir même un fou rire. Gran Torino est méchamment drôle sur un sujet qui finalement l’est beaucoup moins. Des répliques pratiquement toujours raciales mais jamais vraiment prises au premier degré car finalement destinées à tous les gens que Walt rencontre. Tout le film repose sur ce personnage qui veut se donner un air antipathique en insultant tout le monde mais qui en fait fini par être apprécier de tous. Un très beau personnage qu’on voit peu au cinéma. De plus, j’ose imaginer que cela doit faire extrêmement plaisir aux fans de western de voir Clint Eastwood dégainer une arme à feu, même si celle-ci se trouve parfois être son doigt….
Pour résumer, Gran Torino est à voir beaucoup plus pour le personnage de Walt Kowalski joué par Clint Eastwood que pour une véritable critique de l’intolérance raciale.