Synopsis: "Ce film est davantage un appel à la raison et un acte politique qu’un documentaire sur la crise écologique. D’ailleurs, la "belle nature sauvage" est la grande absente…" (Nicolas Hulot)
Je ne saurai être plus d’accord avec la citation de Nicolas Hulot choisie par Allociné pour le synopsis du film. Ce film n’est pas un film sur la "crise écologique", c’est beaucoup plus une prise de conscience de l’humain dans toutes ses formes: ce qu’il est et ce qu’il peut devenir. L’expression "crise écologique" n’a d’ailleurs été prononcé qu’une fois dans tout le film vers la fin. Aux oubliettes les tirades accusatricesinterminables à la Home de Yann Arthus-Bertrand. Le Syndrome du Titanic revêt une dimension plus humaine et même plus philosophique. Il y a d’ailleurs une claire référence au 2001: l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick au début du film avec l’alignement des planètes, suivi immédiatement par l’image d’un ftus. Inutile de rappeler que l’une des interprétations du 2001 de Kubrick est que le film est une vision de l’évolution de l’Homme. Le parallèle entre les deux est trop évident pour être une simple coïncidence. L’ambition du film est donc clairement établie. Pas de monologues où l’Homme joue le rôle de méchant mais une simple considération de son évolution.
Le film ne déroge pourtant pas à la règle du choc par l’image avec certains passages plutôt durs à visionner mais ce n’est pas en excès que ces passages "obligés" apparaissent. Et il n’y a pratiquement jamais ce jugement de réprobation que l’on sent souvent dans les autres films du genre lorsque ces images chocs défilent. En effet, ce jugement déclenche généralement aussitôt une sorte de mécanisme de défense qui nous détache des images visionnées. Mais le ton plus neutre du Syndrome du Titanic permet de s’attacher encore plus à ces situations et même à s’y identifier. Ce ton permet une prise de conscience individuelle. On ne nous dit pas ce qu’on doit penser mais on nous le fait penser. C’est d’ailleurs la plus grande qualité du film de Nicolas Hulot.
Le Syndrome du Titanic n’a rien à voir avec les films activistes dont les motivations sont beaucoup trop irritantes de par leur forme et leur ton accusateur. Enfin un film sur le sujet où on nous prend pas pour des imbéciles et où on nous laisse la liberté de penser. Le sujet de l’écologie est partout et souvent le débat se résume à une consternante autocratie intellectuelle. Le Syndrome du Titanic est le genre de films qui pourront véritablement faire changer les mentalités car il permet la prise de conscience nécessaire à cechangement de mentalité. Tout espoir n’est pas perdu pour la cause écologique après tout!