L’histoire: Alors que s’annonce la fin du monde, Robinson Laborde se remet peu à peu de l’échec d’une aventure sentimentale pour laquelle il s’était décidé à quitter sa femme. Malgré l’imminence du désastre, et peut-être pour mieux y faire face, il s’élance dans une véritable odyssée amoureuse qui l’entraîne sur les routes de France et d’Espagne.
Étrange et audacieux, cest le moins que lon puisse dire à propos de ce film. Nayant vu aucun des films des frères Larrieu, ce fut un plongeon assez brutal dans leur univers. Est-ce une comédie, un drame, un film danticipation, un film catastrophe, un film de science-fiction? Le mystère reste entier. Et cest bien ce qui ma gêné pour entrer totalement dans le délire du film. Car on peut bien parler de délire. Le film commence assez calmementen introduisant lhistoire damour qui sera en partie à lorigine du voyage initiatique quentreprend Robinson, le personnage principal. Les petits signes de la fin du monde font quelques apparitions ici et là mais rien nest jamais vraiment montré. Le héros ne se rend pas compte de ce qui se passe autour de lui. Et il sen passe pourtant des choses! Tout saccélère à la fin du film donnant une dernière demi-heure des plus intéressantes. Il maura donc fallu attendre plus dune heure et demie pour enfin commencer à rentrer dans ce délire!
Les acteurs principaux en les personnes de Mathieu Amalric, Catherine Frot et Karin Viard sont impeccables. Ils délivrent une excellente performance dans cet univers complètement dingue. On prend plaisir à voir Catherine Frot dans un autre registre que celui de la comédie légère. Bien que son personnage soit au cours du film de plus en plus risible, elle y ajoute une sorte de tragédie quelle napporte pas dans ses rôles habituels. Catherine Frot quon retrouvera dans lexcellente comédie de Dupontel, Le Vilain, qui sortira à la fin de l’année et que jai eu la chance de voir en projection test. Concernant Mathieu Almaric, je dois dire que je suis assez perplexe de ne pas vraiment savoir qui il était vu sa filmographie. Mis à part le très décevant Quantum of Solace, je ne pense pas avoir vu aucun de ses films
Il est pourtant très doué. Il réussit à faire accepter ce héros complètement amorphe. Un genre de personnage qui peut très vite énervé par sa passivité. Je ne manquerai pas de faire un tour sur sa filmographie et on ma dailleurs conseillé de commencer par Le Scaphandre et le papillon. C’est noté sur la liste de mes prochains films à voir.
Le film nest pas sans intérêt. Mais il est à mon avis bien trop long. Il na pas vraiment réussi à memporter. Il y a du très bon et du très mauvais. Les scènes surréalistes auxquelles on assiste ne nous atteignent pas vraiment au final, ou alors de très loin. Et pourtant, il y a une forme de réalisme louable par rapport à tous les films de catastrophe. Mais même avec ce réalisme on ne peut pas sempêcher de penser que cela ne pourrait jamais arriver. Cest dailleurs peut-être cela qui gêne le plus, cet effort de réalisme forcé qui se retrouve êtretrès peu convaincant. Un petit bravo tout de même pour la scène à Paris à la fin du film. Paris dans lobscurité totale un petit fantasme enfin réalisé :). Au moment de noter le film, je me vois partager entre lennui que jai parfois ressenti pendant le film et le respect devant lambition des frères Larrieu dinventer un genre encore inédit à ma connaissance dans le cinéma français. Une note bien mitigée donc. Je vous conseille tout simplement de vous faire votre propre idée ne serait-ce que pour lexpérience. Car Les Derniers jours du monde cest bien cela au final, une expérience.