L’histoire: A la suite d’un événement bouleversant, une bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année. Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en seront ébranlées. Ils vont enfin devoir lever les "petits mouchoirs" qu’ils ont posés sur leurs secrets et leurs mensonges.
Guillaume Canet nous offre un film empli d’amitié et de vécu avec Les Petits mouchoirs. Un film chorale très réussi où rires et larmes se succèdent. Le réalisateur était présent à la projection privée du Club 300 d’Allociné accompagné de Gilles Lellouche pour un exercice de questions/réponses après le film. Pour son troisième film en tant que réalisateur, l’acteur s’est inspiré de sa propre vie et de ses expériences avec ses amis en laissant tout de même une petite part pour la fiction. Avec une bonne dose de bons sentiments, de défauts bien cachés et d’indifférence parfois involontaire, Les Petits mouchoirs ne semble manquer d’aucun sentiment avoué ou inavoué. Entre égocentrisme, amour, infidélité, peur de s’impliquer, fidélité, obsession, ostentation, fraternité et j’en passe, la bande de potes a encore beaucoup à découvrir des autres. Et comme tout bon film sur une bande de potes, la musique joue un rôle primordial. Tout le monde a de ces chansons qui nous rappellent certaines vacances. Ce film n’échappe pas à la règle et nous propose une excellente sélection de bons sons. Et comme vous commencez à le comprendre je fais très attention à la bande son des films. Pour moi, cette dernière est tout aussi importante que le scénario pour la narration d’un film. Mon coup de cur des Petits mouchoirs est la chanson des McCoys: Hang On Sloopy (clip ci-dessous). Cette dernière résume bien le délire entre potes pour moi, non seulement à cause du moment dans le film où elle apparait mais aussi dans la tonalité Beach Boys très "bande de potes" selon moi.
Interrogé sur ses choix de mise en scène, Guillaume Canet a d’ailleurs souligné l’importance de la musique lors de l’écriture du scénario. Selon ses dires, il s’imaginait directement les scènes avec ses musiques et ses plans. Lorsqu’il écrit, il a déjà tous les plans dans sa tête et cela provient plus du ressenti que de l’analyse pure. En tant que spectateur, le tout fonctionne merveilleusement bien. Un début très individualisé comme une sorte d’introduction de chacun des personnages à l’aide de longues focales qui ne peuvent capturer qu’un visage à la fois puis très vite les plans larges prennent le dessus lorsque l’action concerne beaucoup plus le groupe que chacun des membres de celui-ci. C’est donc une réalisation instinctive et très littérale mais suffisamment fluide pour ne pas déranger le déroulement de l’histoire. Ces petits détails techniques me font particulièrement plaisir personnellement vu que j’aime lorsqu’un film est structuré et cohérent mais je conviens que la mise en scène ne suffit pas pour faire un bon film. Fort heureusement, en plus d’une belle réalisation, Les Petits mouchoirs est pourvu d’un excellent scénario, drôle et touchant.
Un scénario "simple" mais efficace. Chacun des personnages a ses petits secrets et y a déposé de petits mouchoirs par-dessus. Malheureusement, ou heureusement, pour eux un simple coup de vent marin suffit à faire s’envoler ces petits mouchoirs et dévoiler leurs secrets. Personnellement, ce genre de films est un de mes genres de films préférés lorsqu’ils sont bien réalisés. Cette question de l’individu au sein d’un groupe est ce qu’il y a de plus intéressant dans la vie et c’est bien de cela qu’il s’agit, la vie. Le film, sans prétention, aborde une ribambelle de sujets dont la plus grande réussite pour moi est d’avoir réussi à me faire passer la pilule du film chorale romantique à la Love Actually (que, je le rappelle, j’ai trouvé insupportable). J’ai totalement adhéré à toutes les histoires d’amour du film et c’est un miracle dans mon cas. C’est probablement grandement du au fait que le film ne sonne jamais faux. Cette authenticité est servi par le fait que les acteurs sont déjà une bande de potes dans la vie réelle et cela se sent dans le film. Marion Cotillard, François Cluzet, Gilles Lellouch et Benoît Magimel forment une belle brochette d’acteurs dont celui qui m’a le plus bluffé est Benoît Magimel. Ce dernier joue un personnage plutôt réservé, torturé et responsable. Il est le plus sensé et le plus solide mentalement en apparence mais en fait il est le plus fragile du groupe. Un personnage compliqué à interpréter mais Benoît Magimel s’en sort magistralement.
Les Petits mouchoirs est un film à voir absolument avant tout pour sa franchise mais aussi pour les fous rires qu’il déclenche et les larmes qu’il fait couler. Il y avait longtemps qu’un film n’avait pas réussi à mêler aussi bien le drame et la comédie. Un film à l’américaine qui plaira aussi bien sur le vieux continent que de l’autre côté de l’Atlantique. Une bonne musique, des dialogues et situations hilarantes, des personnages uniques avec chacun leurs propres problèmes, un rappel de ce que c’est que d’avoir de vrais potes, Marion Cotillard dans le bassin d’Arcachon à gueuler de colère tandis que les quatre mecs se marrent sur le bateau, Yodelice à la guitare, François Cluzet chez Kubrick, le Cap Ferret, etc. Il n’y a vraiment aucune raison de le rater lors de sa sortie dans les salles le 20 octobre!