L’histoire: John Lennon a grandi dans une famille pleine de secrets. Elevé par sa tante Mimi, il retrouve à ladolescence sa mère, Julia. Arrivé en âge de comprendre le mystère qui a déchiré ces deux surs, John veut réconcilier sa famille. Une paix fragile sinstalle, aussitôt ruinée par une tragédie. Mais sa mère a légué à John un don précieux : la musique. Un jeune homme tourmenté trouve enfin sa voie.
Finalement, dans le synopsis assez maladroit – maladroit dans le sens qu’il en dévoile trop – d’Allociné, tout est dit.Nowhere Boy est en effet clairement un drame musical emphase sur le DRAME. Et c’est d’ailleurs son principal défaut. L’histoire d’une famille qui se détruit à force de secrets bien gardés, c’est un peu lassant sur la longueur surtout que le film entier repose sur un seul et même secret et au bout d’un moment, y en a marre! "Get over it!" comme disent les américains. Le film se concentre donc sur la jeunesse de John Lennon. Le nom des "Beatles" n’est d’ailleurs même pas mentionné une seule fois. Un choix qu’avait également fait Anne Fontaine dans Coco avant Chanel et ce de manière plus judicieuse car il y avait définitivement plus de choses à raconter. Dans Nowhere Boy, c’est vraiment ce manque de substance narrative qui fait défaut. Ce balancement permanent entre la mère et la tante lasse assez rapidement.
Les acteurs sont pourtant d’une incomparable justesse. Aaron Johnson est juste trop bon dans ce rôle. Passons sur sa performance d’acteur entre le drame et l’arrogance amusée. C’est son charisme que l’on retiendra surtout. Un charisme qui rappelle fortement une icône américaine du nom de James Dean. La question est de savoir si ce charisme est à attribuer à Aaron Johnson ou au personnage de John Lennon. Je choisis de croire que tout le mérite en revient au jeune acteur britannique. Il a cette attitude je-m’en-foutiste qui change tout. Pendant le film, il arbore de plus un style d’une classe enviable. Du garçon modèle affublé d’un gilet en laine et de lunettes rondes au style rebelle soigné, les amateurs de mode apprécieront l’effort esthétique. C’est bête mais c’est là on où se dit que l’habit fait parfois le moine et que dans le cas présent, la cohérence du personnage repose en grande partie sur un style vestimentaire et musical.
Friand de ce genre de biopic sur les musiciens emblématiques depuis les merveilles que sont Walk the Line et La Môme, j’avais vraiment hâte de voir ce film présenté au Festival de Sundance 2010. Les moments musicaux sont très réussis mais malheureusement bien trop rares. Mené par John Lennon et Paul McCartney, les morceaux de rock ‘n’ roll transpirent la jeunesse et le talent. On reste vraiment sur notre faim au final. On comprend que ce n’est effectivement pas le but du film mais on n’en est pas moins frustré. En me relisant, j’ai l’impression de donner un avis assez mitigé alors que j’ai beaucoup apprécié le film. Je me suis concentré sur sa grande faiblesse qui est la sur-dramatisation mais le film m’a enchanté par son honnêteté et l’incroyable charisme de Aaron Johnson. Alors, il ne faudra pas hésiter à aller le voir dès mercredi en salles. Moi-même, je pense que je ne résisterai pas à me faire ce petit plaisir :).