L’histoire: Basé sur l’histoire vraie de John Dillinger, un braqueur de banque hors pair qui a sévi à de nombreuses reprises dans l’Amérique des années 30. Avancé comme "l’ennemi public numéro 1" par le patron du FBI, John Edgar Hoover, Dillinger sera traqué sans relache par Melvin Purvis, l’un des agents fédéraux des plus efficaces.
Voilà pourquoi il ne faut jamais trop attendre d’un film, on finit parfois par être bien déçu. Public Enemies pousse les limites de l’ennui alors même qu’une fusillade a lieu devant nos yeux. Les balles fusent, les minutes pas assez. Je pense qu’une arme à feu en action ne m’a jamais semblé aussi peu excitante. Il n’y a même pas le petite touche d’humour qui est parfois utiles dans ces moments là pour rattraper le coup. Mais ne nous focalisons pas sur cette scène, le film renferme encore plein d’horreurs au sein de ses 2h13. À commencer par l’utilisation de la HD. Je n’ai vraiment pas pu me détacher de l’impression que le réalisateur nous jetait sans cesse des "Regardez comme c’est beau!". Évidemment, l’effet escompté était un réalisme accru car rappelons-le c’est une histoire vraie. Seulement, lorsqu’on ne peut pas se détacher de cette impression de "show-off", difficile d’apprécier les qualités de narration. Et puis, je ne sais pas, c’est bête mais pour un film sur les années 30, je m’attend encore à un certain grain vieilli. Je me rends bien compte que Michael Mann a voulu casser cette attente. C’était audacieux mais pas vraiment concluant.
Restons un instant encore sur l’aspect technique. Il y a eu un truc qui m’a vraiment gêné dans le film, c’est l’utilisation à deux reprises de la même chanson! Et je ne parle pas d’un thème repris. Non, non, je parle d’une chanson, celle de la bande annonce. Il est vrai que cette chanson d’Otis Taylor est excellente mais l’utiliser deux fois pour deux moments différents c’est abusé. Je suis un partisan du "à chaque moment sa bande son" et assimile à la paresse cette double utilisation. Ce n’est pas comme si l’univers musical était restreint! C’est un détail pour certains, pour moi, la bande son fait partie intégrante de la réussite d’un film. Que serait le passage romantique des cerisiers dans Pleasantville sans le At Last d’Etta James ou bien Requiem For a Dream sans Clint Mansell? Rien, je le crains. Alors monsieur Michael Mann, cessons d’être paresseux et prenons exemple sur Tarantino, le maître des bandes sons.
Passons au casting prestigieux: Johnny Depp, Marion Cotillard et Christian Bale. Seul Christian Bale garde de son immense charisme. Johnny Depp s’invente un énième personnage un peu fantaisiste, intelligent mais au final très étroit d’esprit. On a l’impression de voir un personnage de théâtre et non un personnage de cinéma et encore moi un personnage qui aurait existé. Quant à Marion Cotillard, sa prestation est correcte mais rien d’exceptionnel. Son regard n’est pas aussi transcendant qu’on pourrait imaginer de celui d’une Billy Frechette. N’est-elle pas sensé être le coup de foudre de John Dillinger? Comme dit précédemment, Christian Bale tire clairement son épingle du jeu. Il est d’ailleurs peut-être trop bien pour ce personnage de suiveur mais il l’incarne parfaitement. Tout en obéissance et respect de la loi. Énoorme déception que ce Public Enemies après le formidable Collateral. Michael Mann semble être capable du meilleur (Sixième sens) comme du pire. Pas vraiment un atout pour fidéliser son public. Qui veut parier sur The Few, son prochain projet?