L’histoire: En cette année 2057, le soleil se meurt, entraînant dans son déclin l’extinction de l’espèce humaine. Le vaisseau spatial ICARUS II avec à son bord un équipage de 7 hommes et femmes dirigé par le Capitaine Kaneda est le dernier espoir de l’humanité. Leur mission : faire exploser un engin nucléaire à la surface du soleil pour relancer l’activité solaire. Mais à l’approche du soleil, privés de tout contact radio avec la Terre, les astronautes perçoivent un signal de détresse en provenance d’ICARUS I, disparu sept ans auparavant. Un terrible accident les contraint à modifier leur trajectoire. Ils doivent désormais lutter pour rester en vie, ne pas sombrer dans la folie, mais avant tout pour mener à bien leur mission essentielle pour l’avenir de l’humanité.
Incroyable film que ce Sunshine! Il fait incontestablement parti de mon top 10 de films de SF. Loin d’être un n-ième film de science-fiction lambda, Sunshine qui, il est vrai, n’a rien inventé est par sa beauté et son humanisme, un "must" du genre. Cette équipe en mission pour sauver l’étoile de notre système solaire représente l’humanité dans ses doutes et ses espoirs. On s’identifie très rapidement à chacun de ces personnages. Ce fut d’ailleurs l’un des objectifs premiers du réalisateur Danny Boyle en faisant appel à un casting international avec Michelle Yeoh (Malaisie), Chris Evans (États-Unis), Cillian Murphy (Irlande), Hiroyuki Sanada (Japon), etc. Chaque acteur est extrêmement convaincant. Et on leur reconnait toutes les émotions, réactions qu’un homme pourrait avoir face à un enjeu si capital.
Un spectrum d’émotions voulu par le réalisateur et le scénariste Alex Garland qui ont considéré ce film de science fiction comme l’occasion d’avancer une réflexion psychologique sur plusieurs individus confrontés au créateur de l’univers, le Soleil. Ainsi chaque individu réagit différemment. De la réaction la plus rationnelle et scientifique à celle du délire religieux et spirituel. Entre héroïsme et lâcheté, l’équipage nous montre le "côté obscur" de l’Homme et sa faiblesse face aux phénomènes qu’il ne pourra probablement jamais totalement comprendre. Sans aller dans le cliché du "mystère" de la vie, sujet qui fait souvent sourire, Danny Boyle réussit un équilibre parfait entre mystère et science.
En plus de cette réussite sur les personnages Sunshine nous éblouit avec ses décors et images de synthèse. Les sorties dans l’espace pour réparation, la salle d’où on peut admirer le Soleil et autres planètes à différentes intensités, la salle de plantation pour la production d’oxygène, la salle de projection vidéo dans le bureau du médecin, etc. Tout est travaillé dans le moindre détail. Jusqu’au mélange de couleurs opposées chaudes et froides rappelant la situation extrême dans laquelle les personnages se trouvent. Il suffit de regarder les photos de mon article pour se rendre compte de cette particularité. Le film est d’une beauté à couper le souffle. Et cela sans avoir l’aspect factice souvent reproché dans les films stylisés à l’extrême. tels que Big Fish. Ici, c’est naturellement beau. Le travail effectué sur la lumière est extraordinaire particulièrement dans les scènes où le Soleil intervient. On sentirait presque nos propres rétines se brûler! On s’y croirait vraiment sur cette base spaciale et je peux vous dire que le spectacle est époustouflant!
Sunshine est donc un magnifique film entre l’esthétique, le simple thriller et la réflexion psychologique. Encore une fois avec Danny Boyle, c’est la réalisation qui émerveille. Je n’ai même pas abordé l’aspect de thriller du film dans cet article car comme dans Slumdog Millionaire, l’histoire est assez secondaire même si elle est loin d’être inutile. Lorsqu’on compare les deux films pourtant, Slumdog Millionaire est effectivement un bon divertissement mais Sunshine est d’un tout autre niveau. Plus intéressant et travaillé dans le moindre de ses détails esthétiquement, le film aux huit oscars ne fait pas le poids face à Sunshine. C’est un Danny Boyle dans tout son art qui s’exprime dans ce film. À voir, c’est un incontournable du genre SF.