L’histoire: Un geste, et tout bascule. Un adolescent de 14 ans, un médecin urgentiste, un flic en quête de vengeance, une mère qui se bat pour les siens, un homme anéanti par la mort de sa femme voient leurs destins désormais liés. Alors que le médecin passe plusieurs jours entre la vie et la mort, les événements s’enchaînent et tous seront entraînés par l’onde de choc.
Petite pause dans mon périple péruvien pour vous parler de Tête de Turc vu il y a déjà un moment lors de la masterclass organisée par Allociné. La première réalisation de Pascal Elbé est plutôt réussie. Le choix de l’acteur/scénariste/réalisateur de ne pas tomber dans le documentaire avec un tel sujet est un parti pris assumé. Ce dernier a préféré ne pas exprimer de revendications sociales directes ce qui pourrait en "décevoir" quelques uns. Mais une fois qu’on comprend cette envie de divertir plutôt que de dénoncer une situation sociale, on rentre très facilement dans le cur du film. L’idée qu’un unique geste peut avoir de terribles conséquences sur un si grand nombre de personnes est intéressante et c’est souvent (pas tout le temps malheureusement) bien amené.
L’aspect familial est remarquablement bien retranscris à l’écran. Les pressions, les espoirs et les non-dits que toute famille endure sont tous très judicieusement intégrés. Pas besoin de discours interminables qui prennent souvent les spectateurs pour des imbéciles, quelques mots suffisent à établir les relations entre chacun des personnages et les autres. C’est également la preuve que le casting est magnifiquement bien choisi. Samir Makhlouf est juste dans son interprétation jusqu’au bout et la force maternelle de Ronit Elkabetz est impressionnante.
Ce qui gâche un peu le film c’est ce dénouement un peu trop "gros" à avaler. Une fin exagérée pour un film qui avait su rester subtil jusqu’alors. C’est dommage! La fin survient un peu comme un passage obligé uniquement présent pour justifier tout ce qui s’était passé précédemment mais le film n’en a pas du tout besoin. Un film qui finalement peinera à trouver son public, ce n’est pas le meilleur thriller, pas le meilleur film social nimême le meilleur drame familial. Bien que ces trois aspects soient abordés, les amateurs de chacun de ces trois genres se trouveront surement lésés car soit pas assez poussé soit trop exagéré.