L’histoire: Joong-ho, ancien flic devenu proxénète, reprend du service lorsqu’il se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres. Très vite, il réalise qu’elles avaient toutes rencontré le même client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors dans une chasse à l’homme, persuadé qu’il peut encore sauver Mi-jin, la dernière victime du tueur.
Du très grand art! Rares sont les adjectifs qui ne s’appliquent pas à ce film: effrayant, drôle, triste, palpitant, horrifique, énervant, énervé, gore, cynique, effronté, touchant, hilarant, culotté, prenant, etc. Et rares sont ces premiers films d’un réalisateur aussi extraordinaires. Hong-jin Na signe ici un premier film de très très grande qualité. Le film raconte l’histoire d’un proxénète ex-flic à la recherche d’une de ses filles disparue et fait se succéder des scènes très gores et des scènes très drôles. Que dire sur ce film si ce n’est qu’il est absolument impeccable sur tout ses aspects: la photographie et réalisationavec les scènes dans la salle de bains nous rappellent ce que veut dire cinéma et grand écran, le scénario et le script qui se distinguent par le fait que le serial-killer est démasqué dès le début du film, les acteurs hilarants et effrayants comme le film, les combats d’une dureté et d’une violence tantôt dérangeantes, tantôt jouissives, la ville de Séoul avec ces petites ruelles parfaites pour les course-poursuites, etc. Pour dire vrai, si vous cherchez une critique objective, passez votre chemin. J’ai tellement été impressionné par la qualité du film que mon avis n’est plus du tout objectif . Et j’ai même l’esprit tellement tordu par le film que je le voyais très bien finir sur une note désespéré, c’est-à-dire par "le" moment tragique (vous comprendrez de quel moment je parle en voyant le film).
Comme il serait bien trop long d’expliquer en détails tous les aspects formidables du film et que je préfère vous laisser savourer vous-même ce dernier. J’ai décidé dans ce paragraphe de plutôt parler du cinéma asiatique de façon certes minimaliste mais d’en parler quand même. Un cinéma qui a décidément bien évolué depuis l’époque où cinéma asiatique signifiait forcément combat d’art martial! Entre Les 3 Royaumes et The Chaser (je n’ai pas encore vu 24 City ni Tokyo Sonata), le cinéma asiatique offre en ce moment le meilleur de lui-même. Ce dernier s’aventure dans des genres qui lui étaient étrangers jusqu’alors tels que les thrillers et les films d’horreur mais aussi les films d’auteur. On pourra citer très brièvement dans chaque genre In the Mood for Love (2000), Infernal Affairs (2003), Ring (1997) dont deux ont même été l’objet de remake "à l’occidental". Fini les années 80-90 où le cinéma asiatique rimait seulement avec Jackie Chan et Jet Li. Depuis les années fin 90-2000, ce sont les réalisateurs qui sont encensés et retenus: même si la plupart sont dans le métier depuis un certain temps déjà, ce n’est que récemment qu’on s’y intéresse. Et lorsque je dis "on" je parle des critiques occidentaux mais aussi des distributeurs et différents festivals: à Deauville par exemple c’est en 1999 que fut créé le Festival du film asiatique. Cette reconnaissance accrue du cinéma asiatique a permis des niveaux de distribution plus qu’honorables en France (335 salles françaises pour Les 3 Royaumes, seulement une cinquantaine pour The Chaser). On ne peut que s’en réjouir car le cinéma asiatique a encore beaucoup à offrir!
Et pour revenir à The Chaser: Courrez-y, volez-y, rampez-y, quelque soit la manière allez-y! Il est vraiment extraordinaire, à ne surtout pas manquer! Vous rirez, vous serez effrayés, vous serez attristés, tout ce que le cinéma doit faire vivre somme toute!