À l’occasion de la sortie DVD de The Fall, j’ai décidé de mettre en avant un des atouts majeurs de ce film et de biens d’autres: le générique d’introduction. Pour certains, ce dernier doit introduire tout le film et nous guider sur le ton de la suite, pour d’autres ce n’est que la partie la moins intéressante qui est toujours trop longue. Pour ma part, je recherche surtout l’originalité. J’aime sentir qu’il y a eu de la réflexion ou une vision derrière. Ces "opening credits" sont souvent considérés comme une contrainte par les réalisateurs, comme une coupure publicitaire dans leur précieux film. Mais pour d’autres c’est un véritable moyen d’interpeler son audience dès le début, c’est le cas de ces 8 génériques d’introduction que je vous propose dans ce top 8 des génériques d’introduction de films et séries confondus. J’ai évité de mettre les génériques des séries qui changent chaque saison se limitant souvent à une succession d’extraits de la saison en cours…
1.The Fall de Tarsem Singh
Un générique composé d’images au ralenti en noir et blanc sur la Symphonie n°7 en la majeur de Beethoven. Voila comment en quelques secondes, on arrive à captiver une audience. Chaque prise de vue est sublimée. Tellement, que n’importe quelle screencapture aurait largement sa place dans une galerie d’art de photographie. Car c’est bien cela la force première du film: sa photographie. Notons de plus tous les éléments qui paraissent sans aucun sens au début tels que la jambe en fer transpercée d’une flèche, l’unijambiste, le cheval dans la rivière, ou bien le médaillon mais qui durant le film prendront tout leur sens.
2.Lord of War de Andrew Niccol
La vie d’une balle de fusil, de sa fabrication à son utilisation. Un générique choc pour un film militant. Une prise de conscience immédiate s’en suit. Comme quoi c’est bien l’Homme qui tue l’Homme, ce n’est pas l’Arme qui tue l’Homme. On ne peut s’empêcher de penser: et si la balle était tombée, et si elle avait eu un défaut de fabrication, et si la livraison n’avait pas été faite, et si… peut-être que l’enfant ne serait pas mort.
3.Kiss Kiss Bang Bang de Shane Black
Un générique simple et efficace. Une musique minimaliste sans prétention, une animation parfaite pour un thriller et un style d’ombres que j’affectionne tout particulièrement. Dans le même genre, il y a aussi le générique du film de Steven Spielberg Attrape-moi si tu peux. Mais ce dernier ne varie pas assez à mon goût et traîne en longueur. Celui de Kiss Kiss Bang Bang est rythmée par des coups de feu qui sont traduits dans l’animation. Parfaite coordination entre l’image et le son. Je ne m’en lasse pas!
4.Mad Men de Matthew Weiner
Le générique d’une série sur la publicité des années 60. À nouveau, on retrouve ce jeu d’ombre que j’adore. De plus, rien de plus classe que le costume. Et cette fin! Parfaite! Le son de RJD2, A Beautiful Mine et l’ombre sur son fauteuil, une cigarette à la main. Mad Men quoi… Rien à dire.
Ne manquez pas la parodie du générique par les Simpsons: ici. Regardez bien à la place de la cigarette à la fin, tout simplement énorme :).
5.Watchmen – Les Gardiens de Zack Snyder
Un générique en passe de devenir mythique. 5 minutes et 40 secondes de génie culturel et de référence pour certains, 5 minutes et 40 secondes de perdues pour d’autres. Ce générique plein d’humour plait surtout aux connaisseurs de l’univers des Watchmen. Je ne l’ai vraiment apprécié qu’à la deuxième séance après m’être intéressé à la mythologie du graphic novel. On retrouve tout le passé des Minutemen en 5 minutes, un exploit en soi avec en bande son un Bob Dylan qui nous chante que les temps changent. Un parfait commentaire sous entendu sur l’Histoire parallèle de l’univers des Watchmen, sur le fait qu’on peut la changer ou non ce qui résume toute l’interrogation de nos héros. Ce qui frappe également c’est le style de ce générique des plans qui semblent figer et en mouvement à la fois. Encore une fois peut-être un commentaire sur le fait qu’on peut changer certaines choses mais que d’autres événements sont indépendants de notre volonté et même de celle des super-héros (oui, j’ai tendance à extrapoler au maximum mais je ne peux pas m’en empêcher…). Je le répète ce générique va devenir mythique et sera surement étudié longtemps en école de cinéma.
6.Dexter de James Manos Jr
La routine d’un tueur en série. Réveil, rasage, petit déjeuner, habillage et sortie. Un rituel tout à fait normal pour un homme pas tout à fait normal. Ce décalage fait de ce générique le seul point commun que le public ait avec Dexter (enfin, j’ose espérer qu’aucun de mes lecteurs n’a de pulsions meurtrières réalisées jusqu’à présent…). Un générique qui réussit à nous rapprocher du héros et ce n’était pas chose simple, chapeau!
7.That 70’s Show de Mark Brazill et Bonnie Turner
Parfois, un générique c’est une chanson. C’est le cas du générique de la série That 70’s Show. À chaque écoute, on ne peut s’empêcher de chanter en chur: "Hangin’ out… Down the street… The same old thing… We did last week…". C’est une de ces chansons qui s’insinue en vous sans que vous vous en rendiez compte et qui reste dans votre esprit un long moment. Impossible que ce générique ne soit pas présent dans ce top 8.
8.Thank You for Smoking de Jason Reitman
Même chose pour Thank You for Smoking que pour That 70’s Show. Il y a des chansons qui sont tout simplement parfaites pour la suite. La chanson de Tex Williams Smoke! Smoke! Smoke! (That Cigarette) donne tout de suite le ton du film. Un humour ironique et grinçant. La chanson est tout simplement une version mini du message du film.
Et vous, quel générique d’introduction vous a bluffé?