L’histoire: Boris Yellnikoff est un génie de la physique qui a raté son mariage, son prix Nobel et même son suicide. Désormais, ce brillant misanthrope vit seul, jusqu’au soir où une jeune fugueuse, Melody, se retrouve affamée et transie de froid devant sa porte. Boris lui accorde l’asile pour quelques nuits. Rapidement, Melody s’installe. Les commentaires cyniques de Boris n’entament pas sa joie de vivre et peu à peu, cet étrange couple apprend à cohabiter. Malgré son esprit supérieur, Boris finit par apprécier la compagnie de cette simple jeune femme et contre toute attente, ils vont même jusqu’à se marier, trouvant chacun leur équilibre dans la différence de l’autre…
Woody Allen retourne aux sources pour son nouveau film. New York redevient le théâtre des aventures de ces personnages si familiers dont le vieillard cynique et la jeune femme naïve et impressionnable. On retrouve cet humour grinçant si plaisant. Larry David dans le rôle de lhypocondriaque Boris est un vrai régal. Woody Allen semble avoir trouvé son double pour jouer dans ses comédies. Les répliques acerbes et fatalistes lui vont comme un gant. L’acteur est plus connu pour la série Seinfeld qu’il a créé avec Jerry Seinfeld, série dont un des épisodes a été classé le meilleur épisode de tous les temps par le magazine américain TV Guide. Ses talents d’humoriste ne sont plus à refaire et la collaboration Allen/David fonctionne parfaitement. L’humoriste est habitué des pièces de théâtre et a inclus cette particularité dans Whatever Works en s’adressant directement au public. Woody Allen a l’habitude de s’adresser directement au public mais c’était par l’intermédiaire d’un narrateur. Une nouveauté qui désarme un peu au début mais on s’y fait.
Pour ceux qui ne connaissent pas les obsessions de Woody Allen, elles peuvent se résumer par les histoires d’amour les plus tordues et les plus déviationnistes possibles. Sa série de films en Europe ne s’inscrit pas dans la tradition pure de Woody Allen et avec Whatever Works, on la retrouve pleinement. Il reprend ses thèmes si chers de lamour éphémère et de la vie courte, de la connaissance et de la curiosité. Le film est un Woody Allen pure souche. La religion, l’amour, l’attraction, le sexe, la vie, la mort, tout est passé au crible. Et au final, il ne reste plus grand chose d’intact. Le film commence d’une façon et après multiples transformations, s’achève d’une toute autre façon. Rien n’aurait pu présager ce dénouement mais c’est le chic de Woody Allen de tout faire passer avec une aisance déconcertante.
Le réalisateur a toujours su bien s’entourer, surtout au niveau de la gente féminine. Whatever Works n’échappe pas à la règle. On découvre la pétillante Evan Rachel Wood dans le rôle de la jeune femme naïve et on retrouve, après Vicky Cristina Barcelona, Patricia Clarkson en femme libérée. Les deux actrices sont formidables dans leur rôle respectif ce qui ne m’étonne pas de la part de Patricia Clarkson qui se confirme comme une de mes actrices favorites. Mais la vraie découverte du film c’est Evan Rachel Wood qui donne envie d’en voir plus. La jeune actrice de 21 ans est éblouissante et dotée d’un humour certain. En attendant ses prochains films, on pourra toujours revoir Whatever Works car comme toute uvre de Woody Allen, le film est à voir et revoir. Le film ravira les fans d’antan nostalgiques de la période new-yorkaise du réalisateur.
N-B: la note est uniquement en rapport avec les autres films de Woody, il serait vraiment stupide de mettre 4 étoiles à chacun de ses films, même s’ils le méritent comparés à nombres de films quelconques.